Humanité
Jeudi 13 Septembre 2018
Josette Audin, la veuve de Maurice Audin a déclaré jeudi qu’elle ne « pensai(t) pas » voir arriver la reconnaissance par Emmanuel Macron que son mari, disparu en 1957, « est mort sous la torture du fait du système institué alors en Algérie par la France ».
« Je ne pensais pas que ça arriverait », a répondu Josette Audin, interrogée par la presse dans son appartement de Bagnolet (Seine-Saint-Denis) quelques minutes avant la venue du président de la République, qui devrait lui remettre une déclaration en ce sens. La disparition de Maurice Audin est l’une des plus mystérieuses de la guerre d’Algérie. Le 11 juin 1957, cet assistant de mathématiques et militant communiste, suspecté d’aider le FLN, avait été arrêté pendant la bataille d’Alger, probablement par des parachutistes. Sa trace était perdue 10 jours plus tard. L’affaire avait à l’époque suscité une importante mobilisation de la gauche non-socialiste, notamment de sa famille, du PCF, de l’Humanité et du comité Audin animé par l’historien Pierre Vidal-Naquet. « Depuis très longtemps, ma mère se bat pour que cette reconnaissance par l’État arrive », a souligné Pierre, l’un des fils du mathématicien. « On espérait bien que ce n’était pas une bataille vaine, même si ça a été une bataille vraiment longue », a-t-il ajouté. Dans sa vie, « ma mère a eu à gérer, et le combat et trois gamins ».