Les livres

par Ajma

Découvrez le livre « Réparer l’injustice : l’Affaire Maurice Audin » de Sylvie Thénault et Magalie Besse

Nathalie Funès : enquête sur le camp de Lodi

Par L’Obs
Publié le 02 avril 2012 à 08h28 Mis à jour le 27 août 2013 à 10h43

Après « Mon oncle d’Algérie », notre amie Nathalie Funès raconte la véritable histoire du camp de Lodi. (©DR)

Algérie, 1954-1962. Parmi la douzaine de camps d’internement et de torture, celui de Lodi est à part. C’est le plus petit, réservé aux Européens. Rien de pire dans l’Algérie en guerre qu’un Français indépendantiste. A l’un d’eux, Fernand Iveton, auteur d’une tentative d’attentat pourtant prévue pour ne faire aucune victime, le ministre de l’Intérieur François Mitterrand refusera sa grâce.

Parmi les «hébergés» du camp de Lodi, car tel était l’euphémisme employé par l’administration coloniale, il y avait Georges Hadjadj, voisin de cellule de Maurice Audin, porté disparu à 25 ans. Un demi-siècle que la version officielle veut que ce mathématicien se soit «évadé» du camp de Barberousse. Nathalie Funès a mis la main sur un inédit révélant pour la première fois l’identité probable du militaire qui l’aurait exécuté.

Cette vérité interdite est au coeur d’une enquête fascinante sur les prisonniers de Lodi, officieusement dirigés par René Justrabo et vêtus des manteaux usés de la Seconde Guerre mondiale. On y retrouve Henri Alleg dans son dortoir en train d’écrire «la Question», le livre clandestin qui parviendra de l’autre côté de la mer pour être aussitôt publié par les Editions de Minuit. Et dans le bloc C se trouve Fernand Doukhan, dont Nathalie Funès avait si bien retracé le destin dans «Mon oncle d’Algérie».

Anne Crignon

Algérie une guerre sans gloire, de Florence Beaugé

Le Monde 13 octobre 2005

C’est l’histoire de cinq ans d’enquête dans Le Monde, cinq années au cours desquelles Florence Beaugé a réussi à faire émerger officiellement le système de torture mis en place par l’armée française pendant la guerre d’Algérie. Ce fut d’abord le témoignage d’une ancienne militante pour l’indépendance algérienne, Louisette Ighilahriz, victime de sévices subis à Alger en 1957, mettant en cause deux héros de la « bataille d’Alger », les généraux Massu et Bigeard. Ce furent ensuite, à la « une » du Monde, le 23 novembre 2000, les aveux des généraux Massu et Aussaresses. Mis en cause par Florence Beaugé, Jean-Marie Le Pen fut lui aussi rattrapé par son passé algérien, de même que l’ancien chef d’état-major des armées, le général Schmitt. « Près d’un demi-siècle après, écrit notre collaboratrice, le pardon est possible mais pas l’oubli, encore moins le déni. Regarder en face le passé et l’assumer, ce n’est pas « remuer la boue » comme on l’entend dire parfois (…). C’est au contraire aider à panser les plaies et rapprocher deux peuples meurtris par le poids du silence. » Autant que le récit d’un « aveu », Algérie une guerre sans gloire est un document important sur le travail au quotidien d’une journaliste.

La torture aux aveux de Charles Silvestre
Guerre d’Algérie : l’appel à la reconnaissance du crime d’État

Édité par Au diable Vauvert. Vauvert (Gard) – cop. 2004

Cette compilation de documents extraits des archives de l’Humanité revient sur l’appel des Douze, lancé en 2000, demandant la reconnaissance officielle par l’Etat français des crimes commis et avérés, et sur ses conséquences.